Dimension parallèle

Aujourd'hui, j'ai décidé d'utiliser la moustache comme prétexte... Rien à voir avec la mode capillaire (totalement démodée, avouons-le!), mais en rapport avec ce film qui réunit Vincent Lindon, Emmanuelle Devos et Matthieu Amalric (mon chouchou!)... L'histoire est totalement ahurissante: un homme qui a toujours porté la moustache, décide un jour, dans un geste de courage, de se raser... Or personne ne s'en aperçoit... Et tout le film varie ainsi entre des réalités différentes, celle de chaque personnage... Ils racontent ainsi l'histoire d'une femme à qui on a prévenu que si elle allumait tous les radiateurs d'une maison à fond, elle ferait sauter les plombs... Et alors qu'on la retrouve un soir dans sa chambre, transformée en fournaise tant le rédiateur était fort, les plombs n'avaient pas sautés... car de fait, tous les autres radiateurs avaient été subrepticement éteint, acte dont elle nia toujours être à l'origine... Personne n'étant coupable, tous les doutes sont alors permis...

Ce qui est un film, je l'ai cruellement vécu, et encore aujourd'hui, je reste dans l'expectative par rapport à ses évènements du passé... Adolescent, mon parrain m'avait acheté un vélo pour mon anniversaire. L'été venu, mes parents étaient partis, me laissant seul dans la maison. Je devais partir en colonie le lendemain, quand un voisin vint sonner à ma porte. Il me proposait une ballade à vélo. Je refusais, évidemment, ayant toutes mes valises à faire (et pouvant exceptionnellement profiter d'une maison vide!). Mon vélo resta donc sur le balcon, au deuxième étage, sagement disposé contre une paroi murale, pendant que je partis tranquillement en vacances... Pourtant, au retour, plus de vélo... Disparu... Il était pourtant encore sur le balcon à mon départ... Impossible donc qu'il ait pu être volé au deuxième étage; nos voisins n'auraient pas pu non plus le prendre... Ma mère a toujours supposé que j'étais sorti la veille faire une ballade, et qu'il avait été volé à cette occasion... Et pourtant, je sais avoir refusé cette possibilité... C'est vraiment incompréhensible... Et je ne pense pas savoir jamais le fin mot de cette histoire...

D'où mon ouverture d'esprit, depuis lors, sur cette hypothèse des différentes dimensions... J'imagine mon vélo, disparu dans une dimension parallèle, par un de ses sursauts inimaginable de la matière... Voici, en tout cas, un des héritages les plus mystérieux de ma petite existence...