Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ma Voix
9 janvier 2005

Bien senti...

"_ Je ne ris pas. Vous me demandez si vous pouvez espérer, je vous réponds: 'Non, il n'y a pas d'espoir possible.' Il n'y a pas là de quoi rire. Mais laissez-moi vous dire ceci: depuis le moment où vous avez commencer de m'aimer, vous deviez savoir quelle serait ma réponse, et vous le saviez, n'est-ce pas? Cela ne vous a pas empêché de tendre de toutes vos forces vers le but que vous ne pouviez atteindre. Votre amour ne m'offense pas, monsieur Bigum, mais je le blâme. Vous avez fait ce que font beaucoup d'autres: ils ne veulent pas voir la réalité, ils ne veulent pas entendre le non qu'elle oppose aux désirs, ils oublient l'abîme qui sépare ces désirs de leur objet... On veut vivre son rêve. Mais la vie ne tient pas compte des rêves, il n'y a pas un seul obstacle réel dont ils ne puissent triompher. Un beau jour on se réveille en gémissant au bord de l'abîme qui est toujours là et qui n'a pas changé. Mais soi-même on est changé, car dans le rêve on a exaspéré ses désirs à un tel point que cela devient une souffrance atroce... On regrette amèrement de ne s'être pas mieux gardé; hélas! il est trop tard: on est malheureux..."
in Niels Lyhne, de Jens Peter Jacobsen

J'avais dit que je le lirai, après en avoir entendu un extrait dans "Les Variations Darwin", et bien je l'ai commencé, et j'espère que ce petit morceau vous donnera à votre tour l'envie de vous y atteler... A défaut d'être vraiment représentatif (puisque le livre parle autant d'amour que de religion, de travail, d'imaginaire, d'art... En un mot, c'est l'histoire d'une vie...), je trouvais ça tellement bien senti... Vous aussi, ça vous est arrivé, non?
Publicité
Commentaires
Publicité