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Ma Voix
8 avril 2004

J'ai pas envie d'éluder le sujet une nouvelle

J'ai pas envie d'éluder le sujet une nouvelle fois, alors que ça fait l'actualité depuis plus d'un an... Sans compter que rien ne s'arrange... La guerre en Irak a été déclenchée dans des conditions des plus contestables... Certes le régime de Saddam Hussein n'était pas le meilleur, et c'est un cruel euphémisme... Cependant, il était déjà difficilement acceptable de voir quelques Etats se lancer dans cette bataille quand tout le reste du monde s'y opposait dans les conditions du moment... Toujours est-il que la guerre a été déclenchée, assez rapidement gagné, et avec des dégats relativement maîtrisés, même si une guerre n'est jamais propre.

Le plus difficile s'annonçait, à savoir amorcer la transition dans un Etat où aucune opposition politique n'existait. Le problème de l'Irak est l'absence d'autorité incontestable au sein même du pays... La coalition qui avait remporté la victoire s'est donc érigée en Autorité administrative, le pays étant divisé en zones d'influence militaires. La résistance en Irak s'est rapidement organisée, d'abord autour du parti Baas, l'ancien parti unique de Saddam Hussein, puis d'organisations terroristes liées à Al-Qaida. Cette résistance était néanmoins relativement maîtrisée. Pour confondre les critiques, alors que l'ONU, bien qu'écartée des décisions, se retirait après avoir été victime d'un important attentat, un groupe d'autorités représentant les différents groupes, ethnies, religions du pays, fut constitué pour... dissimuler la réalité du pouvoir américain. La contestation commença alors à résonner au sein même du groupe majoritaire en Irak, celui des Chiites. Deux religieux la symbolisent: d'une part l'ayatollah Ali Al-Sistani, un Chiite qui revendique une résistance pacifique à la coalition envahisseure, et l'imam Moqtada Al-Sadr, dont la rhétorique était plus musclée. Confrontée à ces différentes oppositions, la coalition et en particulier les Américains se durcissent. Quand les Britanniques ou les Italiens répondent aux attentats en relançant des discussions avec les différents groupes irakiens, les Américains répriment sévèrement, lançant leurs assauts jusque dans les mosquées du pays. Ces attaques parviennent effectivement à un désarmement des Irakiens: ils privent de fait les Irakiens qui les soutenaient de tout argument en leur faveur. Si la Coalition consent à rendre le pouvoir à un gouvernement irakien, et à effacer l'administration américaine sur le pays, elle poursuit néanmoins ce travail au quotidien, avec une ardeur et un orgueil que seuls des Français sauraient concurrencer _et ce n'est pas peu dire! C'est ainsi que toute contestation entend être assourdie en déclarant la guerre à Moqtada Al-Sadr: son journal, que personne du reste ne lisait en Irak, est interdit, et lui-même est poursuivi pour un meurtre soit-disant commis un an plutôt... Alors même que le pays ne dispose pas des moyens de juger un quelconque Irakien! Etait-il si pressant de lancer un tel mandat d'arrêt, plutôt que de laisser le futur gouvernement s'en charger, s'il y avait lieu, dans deux mois? Les conséquences ont été immédiates: Moqtada Al-Sadr est passé pour une victime, et des Irakiens plus nombreux l'écoutent désormais: la résistance à la Coalition s'organise désormais au sein même du groupe majoritaire des Chiites, l'autorité de Moqtada Al-Sadr s'en trouvant renforcée, au détriment de l'appel à l'apaisement lancé par l'ayatollah Al-Sistani.

Désormais, la Coalition doit donc faire face à la résistance de groupes terroristes liés à Al-Qaida, de associations sunnites  et d'une armée chiite. Si la réunion de ces opposants devait avoir lieu, un véritable carnage serait susceptible d'avoir lieu. En outre, c'est à une véritable guerre civile en Irak que cette situation peut aboutir, puisque tout oppose ces résistants au-delà de leur volonté de faire plier les Américains...

Les nouveaux moyens employés par les différents groupes pour casser la Coalition sont en outre des plus sombres: des otages civils japonais, britannique, arabe israëlien ont été capturés pour faire pression sur les autorités politiques de la Coalition.

Face à une situation aussi dégradée, toute solution à court terme paraît illusoire: le transfert de pouvoir doit sans doute être accéléré, pour que les Irakiens n'est pas l'impression _à juste titre_ de se voir imposé des solutions de l'extérieur. En outre, face à la haine qui se déchaine contre les américains, un désengagement de leur troupes serait sans doute souhaitable, mais possible que si d'autre troupes venant d'autres pays les remplaçaient, car en l'état actuel, encore une fois, c'est la guerre civile qui menace le pays. Outre que cet engagement doit être très important en nombre (plus de 100 000 soldats américains sont présents en Irak), il devra sans nul doute, pour pouvoir se constituer, recevoir l'aval des Nations-Unies... ce qui dépend toujours de la bonne volonté des Etats-Unis...

Informations sur l'Irak par l'ONU

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