Trompettes de la renommée

J'ai cru donner l'impression de ne pas dissimuler mon enthousiasme à l'idée d'aller squatter un appartement parisien, qui plus est à Saint-Germain-des-prés, et j'avais dit que j'en reparlerais... Je suis rentré depuis quatre jours (ouinnnnnn...), et j'ai un peu de temps pour en parler à ceux qui ignoreraient tout de se quartier...

Saint-Germain, en fait, c'est le quartier intellectuel de Paris, en tout cas dans la mémoire contemporaine, et ces cafés sont devenus des mythes... Je passe rapidement sur la Brasserie Lipp, où se retrouvent les hommes politiques de tout bord pour déjeuner, parce que je n'ai pas tendance à croire que beaucoup sont des intellectuels (où c'est une autre forme d'intelligence...). Surtout, deux cafés ont vu leur nom graver dans l'histoire intellectuelle de la France: d'une part, Les Deux Magots, et d'autre part, le Flore.

Les Deux Magots, c'est un café qui avait été investi par le mouvement symboliste, à la fin du 19e siècle, avec des auteurs tels que Verlaine et Rimbaud, ou encore Mallarmé. Avec le vingtième siècle, les symbolistes vont se voir remplacer par les surréalistes, Appollinaire, Aragon, Breton, puis se sont des gens tels que Picasso, Hemingway ou Saint-Exupéry qui ont investi les lieux, jusqu'à ce que Sartre et Simone de Beauvoir viennent y travailler à leur tour, au moins 2h par jour dit la légende... Ces deux là étaient également clients du Flore, lequel a profité de la célébrité de son voisin... Près de l'église Saint-Germain, au bord du boulevard éponyme, les cafés, portés par leur renommée, sont désormais ceux des commères bourgeoises!

Car le quartier est devenu l'un des plus chers de Paris, dont la population est très largement bourgeoise, avec une mixité sociale... totalement inexistente! Un quartier qui vit sur l'écho que lui ont donné quelques auteurs, sans le savoir, et que les touristes ne peuvent s'empêcher d'imiter, en siégeant sur les terrasses au bord du boulevard (sic). Il semble même que Les Deux magots a ouvert un autre établissement... à Tokyo!! Mais il n'en demeure pas moins vrai qu'on ne peut s'empêcher, en allant là-bas, de penser que certains artistes ont sans doute eu l'idée et porté certaines des oeuvres les plus remarquables des dernières décennies... Et bêtement, on se dit que c'est un signe quand on est là-bas pour réviser:

"JE SERAI LE PICASSO DES TRIBUNAUX!!"