Commencements

"Je trouvais que l'idée de la passion platonique était magnifique. Bon, c'est vrai qu'elle m'y encourageait, vu qu'elle m'ignorait complètement. [...] Depuis un mois, elle était revenue. Dans mes rêves, elle m'appelait "mon coeur"; dans la réalité, elle ne m'appelait pas, malgré les messages que je lui avais laissés sur son répondeur. Les musiques les plus mièvres parvenaient à me toucher et réveillaient en moi une nostalgie latente dans le silence. Le soir, je ne dormais pas _ ou difficilement; je restais dans le noir, les yeux clos, à inventer les situations hasardeuses qui m'auraient permis de la revoir, de la séduire à nouveau. Cela ne m'empêchait pas de regarder d'autres filles ou de continuer à être un obsédé de première division. Mais, comment dire, mon attention se focalisait essentiellement sur elle."

 Moi je trouve ça assez finement observé... Comment le vide nous inspire, comment dans le silence des sentiments se développent, comment l'imagination nous fait construire quelque chose qui n'existe pas... C'est universel! Je viens de commencer Neiges artificielles de Florian Zeller. Bon, tout n'est pas comme ça ni de ce niveau-là... J'aurais même tendance à le trouver un peu facile parfois... Et dire qu'on en a fait l'éloge l'an dernier, du haut de ses 25 ans... Enfin, ça ne fait que commencer, donc pas de jugement hâtif. Et puis, ce passage-là me plaît bien!

 Dans un autre genre, j'ai aussi entamer Nous les Dieux, de Bernard Werber (le fameux auteur des Fourmis). Bah là encore, je dois reconnaître que le début me déçoit... C'est un peu facile à mon sens de placer une histoire dans la mythologie, et ça manque un peu d'imagination par rapport à ce dont a été capable cet auteur... Mais là aussi, le livre débute, donc je verrai si le sens du livre se révèle un peu plus tard!...